Le sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Blanc, estime que son équipe manque encore d’expérience et de talent par rapport à ses devancières de 1998 et 2000.
Dans un entretien accordé au site Internet de l’hebdomadaire Le Point, Laurent Blanc s’est longuement confié. Entre son équipe et les sujets d’actualité, le sélectionneur de l’équipe de France n’a écarté aucune question. Interrogé sur son équipe de France, le sélectionneur s’est montré réaliste et estime qu’elle manque de talent et d’expérience : « dans le sens où l’équipe de France possède certes de jeunes joueurs talentueux mais à la différence des années 1998, 2002 ou 2006, ces jeunes ne sont pas encore des joueurs clés en clubs. Je pense tout particulièrement à Menez, Benzema ou encore Ben Arfa. Ce sont des joueurs qui ont un talent réel mais qui ne l’ont pas encore exploité. Il faut leur laisser un peu de temps. En 1998, on avait la chance d’avoir des titulaires indiscutables, des cadres incontournables. De plus, on possédait un joueur de génie, Zinedine Zidane » a-t-il déclaré.
Il a également profité de l’occasion pour juger son prédécesseur, Raymond Domenech : « Il lui a manqué de l’autorité. Et cela, à tout point de vue. Comme je dis aux joueurs, on ne peut pas faire tout ce que l’on veut dans un sport collectif. Il faut une ligne directrice, certaines valeurs. Il faut que celui qui les inculque se les applique à lui-même. Ce sont des obligations réciproques. Pas seulement lui. En Afrique du Sud, il a manqué d’autorité de manière générale. Ne serait-ce qu’au sein du groupe. Il est important d’avoir des leaders pour canaliser les comportements individualistes. Dans un sport collectif, les règles doivent être précises et respectées. C’est une certaine forme d’autorité » a-t-il ajouté.
Le sélectionneur de l’équipe de France, bien que concentré sur son métier, reste attentif à l’actualité française. Interrogé sur les expulsions des Roms, et au moment d’affronter la Roumanie avec son équipe, Laurent Blanc a répondu franchement : « Les Français assument le fait que leur pays soit une terre d’asile, une terre d’ accueil, mais la société change, notre histoire change. Mais les Roms ne sont qu’un élément déclencheur qui a fait ressurgir des problèmes liés à l’immigration en France. En France, il y a un gros problème d’identification. Peut-être plus qu’ailleurs en Europe » estime l’ancien entraîneur de Bordeaux.
Quand on choisit la nationalité française, il faut en être digne et fier. La nationalité n’est pas le synonyme d’une réussite sociale et encore moins une opportunité, mais un ressenti. Beaucoup de jeunes Français issus de l’immigration, notamment dans le milieu du football, souffrent d’un réel problème identitaire. Ce qui me désole c’est que certains jeunes joueurs jouent en équipe de France dès 16-18 ans, puis, comme ils possèdent la double nationalité, optent tout d’un coup pour leur pays d’origine. Je le déplore. J’ai envie de les aider à faire un choix et de l’assumer. Quand on porte le maillot bleu de l’équipe de France, c’est pour le meilleur et pour le pire » estime le coach des Bleus.
Retrouvez l’interview dans son intégralité sur le site du Point.