Pascal Perri, économiste, jette un regard attentif à ce que souhaite faire le PSG en lançant comme objectif de devenir le club le plus riche du monde, devant des institutions que sont le Real Madrid ou encore Manchester United.
L’économiste du sport s’interroge surtout sur la manière dont les propriétaires du club vont atteindre ces objectifs sachant que l’UEFA met le fair-play financier en place : « Il faut l’argent des actionnaires parce que les revenus autonomes du club sont limités, rappelle Pascal Perri. Il y a ceux qui sont connus à l’avance : les droits télés, qui ne sont pas révisables, les revenus marketing que l’on peut imaginer comme un peu extensibles et les revenus de la billetterie où, là aussi, on peut imaginer que le PSG augmente le niveau tarifaire moyen. Mais ça ne fera jamais 500 millions d’euros. » ajoute-t-il sur RMC.
« Pour atteindre 540 millions d’euros par an, cela repose très, très largement sur le contrat qu’a noué le PSG avec le Qatar Tourism Authority, explique Bastien Drut, auteur du livre ‘‘L’économie du football professionnel’’. C’est le plus gros contrat de sponsoring qui ait été signé par un club professionnel de sport. Il permet au PSG d’avoir des recettes à peu près au niveau des dépenses et donc, de ne pas être sanctionné par le fair-play financier. »
« Une amende de 10-20 millions d’euros est envisageable »
Le fair-play financier. Cheval de bataille de l’UEFA et de Michel Platini, sera-t-il celui qui pourra empêcher le PSG d’atteindre ses objectifs, tant sur le plan sportif que financier. D’autant qu’un club ne respectant pas ce fair-play financier, sera exclu des compétitions européennes : « C’est une réforme qui ne va pas s’appliquer du jour au lendemain dans toute sa rigidité. On voit mal comment, avant 2016, elle aura prévu tous ses effets. Il n’y a pas d’obstacles financiers puisqu’apparemment, le Qatar a décidé de mettre le paquet et pour une période a priori assez longue. L’UEFA a trop besoin du PSG pour l’exclure de la Ligue des champions. Ils amènent des stars dans cette compétition comme Cavani, Ibrahimovic, Thiago Silva. L’UEFA ne s’en privera pas, mais elle peut très bien décider de lui infliger une énorme amende de 10-20 millions d’euros. C’est tout à fait envisageable, conclut l’économiste.
Le fair-play financier, un enjeu majeur du football européen by Institut IRIS