Jamais, dans toute l’histoire de la Premier League, le champion en titre a été relégué dès l’année suivante. Le Leicester City FC, champion à la surprise générale la saison passée et auteur d’un des plus grands exploits du football moderne, pourrait bien se retrouver l’ironique dindon de la farce. Alors qu’il ne reste que 11 journées de championnat à jouer, les Foxes sont quinzième du classement, avec seulement cinq points d’avance sur Middlesbrough le premier relégable. Alors quels sont les éléments jouant en faveur de son maintien dans l’élite ?
Un groupe presque inchangé
Et c’est bien là la raison principale de la surprise provoquée par l’horrible saison de Leicester, car l’effectif est sensiblement resté le même que lors de la saison du sacre. Alors qu’en France, Montpellier après son inattendu titre de 2012 a perdu une grande partie de ses talents avec les départs notamment de Giroud, Belhanda et Yanga-Mbiwa, Leicester a su retenir les sirènes des clubs de plus haut calibre pour garder son duo star Vardy-Mahrez et son entraîneur Claudio Ranieri. Ils continuent donc de jouir de leur notoriété de l’an passé en participant à divers évènements avec leurs nouveaux sponsors. Le seul élément de marque à être parti est le français N’Golo Kanté, qui a rejoint Chelsea qui trône désormais sur le classement de la Premier League. Pas forcément un hasard.
Un calendrier acceptable
Le plus dur est derrière lui. Sur les 11 dernières journées, Leicester affrontera plutôt des équipes de bas de tableau, telles que Bournemouth, Sunderland ou Crystal Palace, bien qu’il aura toujours à faire face à trois équipes du Big 6 (l’ancien Big 4 étant révolu depuis longtemps) en la personne de ses deux plus récents arrivés au rang de favori : Tottenham et Manchester City, et de l’équipe en difficulté du moment, Arsenal, lors de la prochaine journée. Avantage aussi au niveau du ratio réceptions/déplacements, puisque les joueurs de Leicester évolueront 6 fois à domicile, dans leur King Power Stadium, contre 5 fois à l’extérieur.
Une dynamique favorable
Tout le monde se demandait si le licenciement du coach de l’exploit Claudio Ranieri il y a peu ne relevait pas du suicide sportif, tant on savait qu’il était capable de tirer le meilleur de ce groupe comme il l’avait fait la saison passée. Les premiers éléments de réponses donnent pour l’instant grandement raison aux responsables et propriétaires du club. En effet, le club restait sur cinq défaites consécutives en championnat, auxquelles s’ajoutaient une élimination en Cup face à Milwall, un club de division inférieure, et une autre défaite en phase aller de huitièmes de finale de la Ligue des Champions face au Séville FC. Deux matchs ont suivi pour l’intérimaire Craig Shakespeare, pour deux victoires dont une de prestige face à Liverpool et l’autre sérieuse face à Hull City. L’électrochoc semble donc avoir eu lieu.
Ainsi, si personne ne s’attendait à ce que Leicester aie une saison aussi compliquée, pas plus qu’on ne s’attendait à ce qu’il soit champion en 2016, et même si les joueurs ne respirent pas la confiance, voir Leicester être relégué, s’il n’est pas du domaine de l’impossible reste peu probable. A voir s’ils poursuivent leur aventure en Ligue des Champions, et si celle-ci ne pourrait pas avoir une influence dramatique sur leur futur.