Très touché par la mort de son fils Adrien, José Anigo, le directeur sportif de l’Olympique de Marseille tente de remonter la pente. Il aimerait que son nom et la mort de son fils servent à faire bouger les choses dans les quartiers Nord de la ville phocéenne. Dans un long entretien accordé à La Provence ce samedi, José Anigo dévoile ses projets auxquels il espère pouvoir associer son club. Extraits.
La mort de son fils
En tant que père, je le vis comme un drame. Mon fils est la dernière victime en date à Marseille, mais je ne veux pas oublier les gens qui avant moi ont perdu leurs enfants, qui ont souffert comme je souffre aujourd’hui. Ce drame est familial car derrière, il y a des enfants, une famille qui explose. Aujourd’hui, mon rôle est de tenir ma famille debout. Ce n’est pas facile. J’ai manqué une étape avec lui. Cela va me hanter pour toujours. Lors d’un divorce, il se produit un éclatement familial. Pour moi, c’était en 1994.
Son projet pour les jeunes
Les cités, j’y ai grandi; il y a plein de gens bien, des garçons intelligents. Comme le travail ne court pas les rues, des parents sont en difficultés financières. Il leur est difficile d’accompagner leurs enfants. Ceux-ci sont souvent proches de leurs potes. Là, vous perdez le fil. Mais je crois qu’il y a des axes importants à développer dans les cités. Je ne me veux pas me substituer aux hommes politiques français et marseillais, plus au fait des choses que moi et mille fois plus brillants. À mon humble niveau, je vois une chose: au centre de formation de l’OM, on a des gamins qui, la plupart du temps, viennent des cités. Ils ne deviennent pas tous pros ; mais, presque à 100%, on en a fait des hommes qui ont réussi par leur scolarité ou leur éducation. C’est une grande fierté pour le club. L’OM joue ce rôle-là à son petit niveau. On a besoin de créer des lieux, en commençant par les quartiers Nord. Si on parvient à créer ça, on ne va pas sauver des milliers d’enfants, mais quelques-uns. Ce lieu, on pourrait le transposer dans d’autres secteurs de la ville en difficulté.
L’OM
J’ai envie de m’investir dans cette démarche. L’OM, qui a un rôle social important dans cette ville, aussi. J’en ai parlé avec Vincent Labrune. J’ai envie d’être l’acteur anonyme de ça. Être en première ligne ne m’intéresse pas. S’il le faut, je le ferai car je ne fuis jamais rien. Mais les personnes importantes seront celles qui travailleront au quotidien avec ces gamins. Je les aime car des gens se battent avec courage et énergie à l’intérieur de ces cités. Mais avec aucun moyen, ce qui complique leur tâche. Par le biais de l’OM, j’aimerais leur apporter ce dont ils ont besoin. Si on y parvient, on fera quelque chose d’intéressant pour tous.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans les colonnes de La Provence ce samedi.